Jeanne s’étonnait toujours de voir les gens se lever dès l’atterrissage. Les voyageurs se précipitaient pour ouvrir les coffres à bagages, invariablement. Puis ils se retrouvaient à devoir patienter que les portes de l’avion s’ouvrent. Cette fois, elle trépignait d’impatience avec eux. Dès qu’elle put, elle se faufila dans le couloir en direction de la porte avant de l’appareil.

Lorsqu’elle se trouva en haut de l’escalier, le soleil printanier se levait et le vent sec apportait une épice qui lui était étrangement familière. Sa tante Livia lui avait parlé de Lisbonne depuis son enfance mais Jeanne n’en avait pas imaginer l’odeur. Elle monta dans le bus jaune qui attendait les passagers sur le tarmac.

Elle avait hâte de découvrir les couleurs du pays natal de son père, bien que celui-ci semblait réticent à ce choix de voyage. Il n’avait cependant pas avancer de raison. Il devait être inquiet pour la grossesse de sa fille unique mais Jeanne se portait bien et il n’y avait pas de contre indication pour prendre l’avion dans les premiers mois. Jeanne ne s’absentait par ailleurs que trois jours, afin de se lancer à distance dans son nouveau projet. L’auteur avec qui elle avait travaillé pour leur première collaboration avait confiance en elle et était ouvert à ses idées. Elle s’était munie de son éternel sac à dos en cuir qui contenait quelques affaires de toilette mais surtout ses pastels et son carnet. Elle avait donc assuré à son père qu’elle lui enverrait comme à son habitude une carte postale personnalisée et comptait surtout revenir inspirée de cette escapade, bien motivée pour se lancer da

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Extrait d’une histoire imaginée lors du très chouette déconfinement littéraire proposée par Julia Malye