
Le car qui nous ramène vers Erevan après un fast-food moyen est ultra confort : on a notre revanche sur le trajet aller où nous ne voyions rien du paysage, on fait un stop vers Vaik ou 5 nids de cigognes accueillent aussi de petits oiseaux, il y a des troupeaux de vaches, le soleil se couche sur le mont Ararat et le chauffeur nous laisse au bord de 2 nationales sous le regard étonné des voyageurs.
On marche jusqu’au village mais peu emballé.e par l’hôtel, on monte dans un taxi pour pousser jusqu’à Ararat afin de trouver le seul hôtel du guide, “le Aik hôtel”, un complexe sportif avec sauna salle de réception terrain de foot avec tribunes une cuisine et des couloirs abandonnés avec des oiseaux empaillés, on se croirait dans Shining, juré. Heureusement Sergueï le gardien est sympa et nous montre la vue sur Ararat, il nous accompagne acheter des petites choses au supermarché, m’offre du lilas et allume la télé. On lui offre une bière et ce sont ses amis et son fils qui débarquent pour rigoler avec nous jusqu’à minuit. Ils offrent de la vodka et tous râlent de nous savoir fatigués. On fait des photos fantômes de l’hôtel et on rapproche les lits jumeaux pour la nuit.
Le lendemain, Sergueï nous attend et appelle son fils qui nous rejoint dans la Lada blanche la plus entretenue qu’on ait vu du voyage. Son tout aussi jeune ami fait le plein de gaz (les voitures sont hybride gaz et pétrole) en route en musique pour le monastère de Khor Virap mais le mont Ararat ne se montre toujours pas en entier. Des hirondelles m’appellent dans l’une des chapelles. Grégoire y aurait été emprisonné 13 années avant que le roi ne le gracie et que le christianisme soit proclamé religion d’État. Un vieux monsieur fabrique un chemin en posant pierre par pierre le tracé. Les deux gars nous déposent sur l’autoroute un peu déçus sans doute de ne pas aller à Erevan et nous prenons le bus quelques minutes plus tard qui nous emmènera à la gare ferroviaire, encore inconnue pour nous.