Un fossé culturel me sépare des Togolais, concernant l’interprétation des faits par exemple. Si un événement jugé positif se produit, on dit qu’il émane de la volonté de Dieu. A contrario, lorsqu’une chose ne se passe pas bien, on parle alors de Satan, d’esprits ou de vaudou. Chaque chose est donc attribuée à une puissance extérieure.
Si une personne tombe malade, la famille se déplace jusqu’au chevet du malade, apporte citron, charbon, ail et Bible pour éloigner le mal de ce dernier. Je sens la force des prières et des croyances et me garde donc de ne pas trop parler de somatisation.

Avec quelques amis de l’association VSAH Togo, nous passons un week-end à Tomegbe. Nous nous rendons en chansons à la cascade du village, profitons de la maison fleurie louée par l’asso pour discuter politique avec les plus âgés, chanter et danser avec les plus jeunes. Nous dormirons au sol, sur une natte, sans moustiquaire mais sans encombres.

Au Carrefour International des Arts (CIA) à Yoh, j’assiste au spectacle de Dagbenevah. Les danseurs et musiciens, dont la réputation les précède, nous en mettent plein la vue avec leurs tenues traditionnelles colorées et leurs performances dignes de guerriers. Je rentre à la maison accrochée à l’arrière d’un camion, rempli d’expatriés bienheureux.

La maison est un vrai atelier d’artistes. Dans la cour, on fabrique des t-shirts par la technique du batik, des cadres en ébène et des boucles d’oreilles en graines d’awalé. Pour ma part, j’ai rejoint l’équipe de l’ONG RADI, dans laquelle je trouve ma place et mon utilité, auprès des animateurs et agents de développement local. Le soir, les répétitions du groupe de danse s’intensifient en vue du festival fin juillet.